Les nuances entre handicap, déficience, incapacité

Le langage courant parle généralement d’annonce du handicap pour l’annonce du diagnostic. Cette terminologie « annonce du handicap » est en soi déjà lourde de sens… et fausse !

Lorsqu’un diagnostic est posé, il s’agit avant tout d’un constat de déficience, selon des normes*.
Le handicap pour la personne et sa famille est la conséquence de la déficience. La gravité du handicap dépendra notamment de la capacité de notre société à le réduire, à l’aider ou à le soulager.
Le but n’est pas ici de nier la réalité ni de vouloir utiliser le terme « handicap » qui est bien réel et intimement lié à la déficience mais de prendre la mesure de la charge émotionnelle et des sombres perspectives que véhicule la déficience, dans le conscient et l’inconscient collectif, le handicap étant vécu comme une fatalité. Cette perspective touche autant la personne ou sa famille que le professionnel et la société en général. C’est dire si au simple énoncé de l’« annonce du handicap », nous entrons dans une perspective négative.

De même et dans un sens large, il n’est nul besoin d’avoir une déficience pour être en situation de handicap. L’Organisation Mondiale de la Santé* (OMS) a défini le « handicap » en opérant la distinction entre trois terminologies :

  • La déficience : toute perte de substance ou altération d’une structure ou fonction psychologique, physiologique ou anatomique (aspect biomédical) ;
  • L’incapacité : toute réduction (résultant d’une déficience) partielle ou totale de la capacité d’accomplir une activité d’une façon ou dans les limites considérées comme normales pour un être humain (aspect fonctionnel) ;
  • Le désavantage : résulte d’une déficience ou d’une incapacité qui limite ou interdit l’accomplissement d’un rôle normal en rapport avec l’âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels (aspect social).

*La « CIF » (Classification Internationale du Fonctionnement, du handicap et de la santé – édité par l’OMS en 2001) a réalisé, à propos des terminologies, une grille d’analyse contextuelle, qui aborde les notions de : « déficience », « capacité », « limitation », « restriction », ainsi que l’analyse des « facteurs environnementaux » et des « facteurs personnels ».