Vivre en couple, fonder une famille

La vie de couple, quelle aventure ! Qu’est-ce qui fait qu’un couple se forme ? Qu’est-ce qui fait qu’une histoire d’amour se déroule bien… ou finit mal ? Rien n’est écrit.

S’il était déjà formé avant, votre couple est bien sûr soumis à rude épreuve à l’annonce de votre déficience. Le type de relation, la qualité du dialogue, la confiance mutuelle qui caractérisaient votre couple avant l’annonce vont teinter la suite de votre histoire. La souffrance peut rapprocher, mais elle peut aussi diviser, parce que chacun la vit à son rythme, à sa manière, avec les mécanismes de protection souvent inconscients auxquels il peut se raccrocher.

Les rôles vont inévitablement se modifier, la vie intime va devoir s’adapter, les activités et même le niveau de vie vont sans doute être impactés. L’un et l’autre, vous allez être fragilisés, et vous allez changer. Il est possible que vos chemins se séparent, tout comme il est possible que cette expérience, très forte, augmente encore votre amour.

Votre couple s’est peut-être formé après l’annonce de votre déficience.
Quoi qu’il en soit, le couple est le lieu où l’on peut être soi-même, avec ses fragilités. Parce que votre partenaire vous aime, vous pouvez vous aussi vous aimer, vous accepter tel que vous êtes. Parce que vous aimez votre partenaire, vous pouvez le laisser approcher votre fragilité et il peut vous laisser voir la sienne.

Outre l’amour, le respect mutuel est indispensable pour que le couple soit bénéfique pour chacun des partenaires. Toute relation peut évoluer et ce n’est pas parce que vous êtes en situation de handicap qu’il vous faut tout accepter… ou qu’il vous est permis de tout attendre, de tout exiger.

La question d’être ou de devenir parents traverse la plupart des couples. Pour faire les bons choix, il faut pouvoir aborder, ensemble, des sujets délicats. Si votre déficience est d’origine génétique, vous vous interrogez sans doute sur les risques de transmission. Si votre déficience affecte votre autonomie, ou l’évolution de votre santé, votre conjoint doit pouvoir évaluer comment il peut faire face. Toutes ces réflexions et bien d’autres vont vous amener à lever des tabous, à vous connaître encore mieux personnellement et mutuellement, et à assumer les décisions, quelles qu’elles soient.

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Témoignage anonyme
« J’ai rencontré une femme, avec laquelle j’aurais bien voulu vivre quelque chose, elle m’a rejeté et m’a précisé que ce n’était pas à cause de mon handicap mais m’a quand-même conseillé de me diriger vers des personnes de ma condition. Je l’ai très mal vécu. »

49 A
Valérie, atteinte d’une déficience visuelle
« La parentalité m’a apporté une reconnaissance en tant qu’adulte que le fait de travailler ne m’avait pas apportée. »

49 C
Christelle, atteinte d’une déficience motrice
« Au départ je voulais un enfant pour prouver que je pouvais être une femme comme les autres, » avoue Christelle, infirme motrice cérébrale. » Et c’est vrai la grossesse m’a rendue femme mais les difficultés après ! Avec ma fille j’ai pris conscience de mon handicap, car pour m’en occuper j’avais besoin d’aide. »

101
Témoin anonyme
« Quand on a honte de soi, par réaction, on peut vouloir être aimé à tout prix. (…)
Pourquoi apprendre à dire son désaccord, quand on voudrait au contraire ‘être aimable’ donc ‘aimé’ ? On s’aperçoit malheureusement que dans les couples, celui qui est handicapé a peur de dire qu’il est mécontent que l’autre n’ait pas dressé la table, peur de dire qu’il ne veut pas faire l’amour ce soir… Pourquoi ? Par peur que l’autre ne l’aime plus, par peur d’être quitté pour quelqu’un d’autre et certainement pour quelqu’un de valide.

110 D
Femme, victime d’un accident
« En dépit de tout, une chose merveilleuse m’est arrivée. J’ai rencontré, 6 ans après mon accident un homme exceptionnel…. Dans l’état où j’étais, aimer un homme. J’en étais gênée ; malgré tout j’eus l’impression qu’il devinait mes sentiments et qu’il n’avait pas envie de rejeter l’amour qui me tourmentait. Je ne comprenais plus mon corps, appauvri et laid, mutilé en l’espace d’une seconde par un accident de voiture…. Mais ce corps détesté renfermait tout à coup un cœur débordant d’amour. Comment pouvais-je imaginer qu’on puisse vraiment l’aimer, puisque j’étais absolument incapable de l’accepter ? Eh bien Alexandre, merveilleux d’attention et de tendresse m’a donné tout son amour. Petit à petit il m’a apprivoisée. »