Vous éprouvez un sentiment de déséquilibre, d’injustice

Les parents sont amenés à donner plus de temps et d’attention à l’enfant qui leur semble le plus fragile. Et cela peut faire naître chez les autres le sentiment d’être délaissés. Pas facile, pour eux, de faire la part des choses. Parfois, ils se sentent moins aimés, mis à l’écart ou même rejetés.

Vous éprouvez peut-être un sentiment d’injustice en constatant que vos parents se montrent plus tolérants à l’égard de votre f/s, ou plus exigeants avec vous. Ce sentiment est légitime et ne doit pas être étouffé, même si en même temps, vous supposez qu’ils font tout ce qu’ils peuvent et qu’ils ne sont même pas forcément conscients de ce déséquilibre.

Vous vous demandez si vos parents vous aiment vraiment ? Il est important de ne pas garder cela pour soi. Si vous ne parvenez pas à en parler avec vos parents, vous pourriez vous tourner vers une personne de confiance.

Frère de Valentine, 12 ans :

Il y a des choses qu’on doit faire seul, parfois c’est énervant. Mes parents ils doivent s’occuper de Valentine. Parfois c’est énervant mais des fois c’est bien. (68)


Frère de Lena, 12 ans :

Moi des fois, je me dis qu’il ne faudrait pas du tout que je leur complique la vie avec Léna. Moi je me dis : il faut que les parents ils s’occupent beaucoup de Léna et qu’on les aide aussi. (80)


Eva 12 ans :

Je crois que maintenant cela va beaucoup mieux, mais pendant une petite période, je crois que c’est vers 7, 8, 9 ans que cela a été le plus dur. Pendant cette période-là, je n’arrivais pas à comprendre pourquoi Lou avait plus d’intérêt que moi. (81)


Anonyme :

Enfant, j’avais le sentiment que ma sœur prenait toute la place. Mes parents avaient le regard fixé sur elle, même à table. Quand je leur parlais, j’avais l’impression qu’ils ne m’écoutaient pas. Un jour, j’ai osé le dire à mon père. A partir de ce jour, une fois par quinzaine, mon père est venu me chercher le mercredi midi à la sortie de l’école. Quand on avait fini de manger, on faisait une bataille navale sur la nappe en papier et il me laissait toujours gagner. Ces moments d’intimité avec lui m’ont aidé à mieux supporter ma sœur. Il n’y avait pas qu’elle qui comptait. (38)


Ezequiel, 13 ans :

On espère toujours de nous qu’on comprenne et qu’on supporte tout et on s’en fiche pas mal de nous. Maman passe tout son temps à faire les devoirs avec lui et on ne peut même pas parler avec elle parce que, quand Nico voit qu’on est en train de parler avec elle, il intervient et il interrompt. Il est capricieux. L’autre jour il a fait une scène dans un restaurant : il a fait un caprice parce qu’il voulait de la pizza et qu’il n’y en avait pas. Il s’est mis à pousser ces cris qui tuent… Moi j’étais mort de honte. (83)