Temps pour souffler, du temps pour vous-même

Les parents reconnaissent que l’aide qui leur serait la plus bénéfique serait que quelqu’un puisse garder de temps en temps leur enfant. Pour avoir du temps pour soi, pour le couple, pour les autres enfants, pour les loisirs ou les amis.
Et pourtant, ces mêmes parents hésitent souvent à confier leur enfant car ils ont l’impression d’être les seuls à pouvoir aussi bien s’en occuper. Ils ont du mal à faire confiance, parfois avec raison, mais pas toujours…

Certains parents témoignent aussi de leur difficulté à demander de l’aide pour diverses raisons : ils préféreraient que celle-ci leur soit proposée spontanément ; ils ont peur de déranger, de demander et ainsi laisser entendre « qu’ils ne s’en sortent pas seuls ».

Il ya enfin, parfois, la complexité liée à l’organisation du relais et à l’énergie que cela demande en terme d’organisation.

D’autres parents ont du mal à trouver dans leur entourage des personnes prêtes à prendre le relais, ou ne disposent d’aucune solution de répit.

Ces moments sont pourtant essentiels à l’épanouissement de tous. Face à toute l’attention, les aides et les démarches que votre enfant vous demande, la tension risque de devenir trop pesante si vous ne prenez pas le temps de souffler.

Et puis votre enfant, comme tous les autres enfants, va aussi avoir besoin de grandir, en dehors de votre regard de parents. Il vivra alors des moments de découverte avec d’autres personnes ou apprendra à faire confiance en toute sérénité. Ces moments sont bénéfiques pour tout le monde.

Si la famille et l’entourage ne sont pas prêts tout de suite, d’autres solutions plus spécifiques peuvent être proposées ou trouvées. (* voir aussi)

Isabelle, Maman de Hugo :
J’ai été stupéfaite, émerveillée de voir combien de gens répondent « oui »quand on leur fait une demande précise. Beaucoup de mamans n’osent pas demander, parce qu’elles n’ont pas confiance. C’est aux proches d’oser proposer. Ils ne doivent pas se laisser freiner par leur peur de ne pas savoir répondre aux besoins de l’enfant. Quantité de petits moments simples peuvent être passés avec l’enfant : l’inviter à déjeuner un mercredi, venir jouer aux cartes un jour de pluie, l’emmener choisir un cartable pour la rentrée. 21


Nathalie (Maman) :
… Au hasard d’une demande en halte-garderie pour permettre à ma fille d’être au contact d’autres enfants, je fais une rencontre, « LA » rencontre, avec une directrice de crèche qui me prend sous son aile et accepte Appoline quelques heures par semaine. Au fil des semaines une communication s’installe entre nous et elle finit par me demander de quelle prise en charge bénéficie Appoline. Je ne sais pas quoi répondre puisqu’il n’y en a pas. Elle fait son carnet d’adresses, me conseille, me prend des rendez-vous avec mon accord. C’est le début d’un second souffle où quelqu‘un nous tend la main. Au fil des démarches, des nouvelles rencontres, l’horizon s’éclaircit car nous ne sommes plus seuls. 22


Mireille et Jean-Marie, parents d’Etienne :
J’ai arrêté de travailler par manque d’aide. J’avais un bureau d’études que j’ai dû fermer pour m’occuper de mes enfants, dont Etienne, mon fils autiste. J’aurais aimé être plus soutenue que je ne l’ai été quand il était enfant. J’aurais souhaité qu’on m’aide à chercher un diagnostic, des thérapies, qu’on vienne m’aider à faire tourner la maison… Le temps que nous prenait Etienne était pris sur celui destiné à mes deux autres enfants, Caroline et Olivier. Franchement, nous avons fait un trait sur l’aide que nous aurions pu recevoir. Très vite. Et on n’en demandera plus. Si tant est qu’on en reçoive un jour, ce ne sera pas parce que nous l’aurons sollicitée, mais parce que ce sera un cadeau. 23


Un papa :
Nous avons en tout et pour tout quatre week-end par ans où notre enfant handicapé se rend chez mes beaux-parents, du vendredi soir au dimanche après-midi. Ce sont nos seuls moments de répit. Ce n’est pas beaucoup, mais mieux que rien. Avec le temps, nous avons appris à nous organiser pour ces week-ends : deux nous sont « réservés » en amoureux et nous en profitons pour faire tout ce qu’on ne pourrait faire en temps normal, comme par exemple une journée dans des thermes ou une escapade dans une ville avec une nuit d’hôtel. Nous consacrons les deux autres week-ends aux sœurs, avec la même philosophie. Ce sont alors nos princesses, nos hôtes, pour leur plus grand bonheur. 24