Ma vie affective et sexuelle

Chaque personne a sa place dans notre humanité. Vous n’êtes ni plus important ni moins important qu’un autre. Vous êtes qui vous êtes, avec votre personnalité, vos goûts, vos aspirations,…

Vous êtes une femme ou un homme. Une évidence pour vous mais pas forcément pour votre entourage qui occulte peut-être cette part de votre identité.

L’épanouissement sur le plan affectif et sexuel fait partie des aspirations de la majorité des femmes et des hommes. Il est vain de chercher à comprendre ce qui fait que deux êtres s’attirent mutuellement, que les sentiments amoureux ne soient pas toujours partagés ou qu’ils ne soient pas garantis éternels. Dans ce domaine, être sincère avec soi-même et avec l’autre est souhaitable, mais pas forcément aisé. Même si c’est douloureux à admettre, la déficience peut avoir un impact sur la vie amoureuse, être un obstacle au niveau des rencontres ou encore au niveau des actes.

Etre reconnu par les autres en tant que personne humaine à part entière ayant droit à une vie affective et sexuelle est parfois bien plus qu’un rêve ! C’est un défi. Y parvenir, c’est une revanche sur la vie.

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André, atteint d’une déficience motrice
« Personne ne m’avait jamais parlé des répercussions de mon handicap dans le domaine sexuel. Pourquoi personne n’y a-t-il jamais pensé ? Mes parents, les médecins? Surtout qu’ils étaient au courant de certaines choses, puisque le bruit m’était revenu que je ne pourrais pas avoir d’enfants….»

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Thomas, victime d’un accident
« Je me dis que certaines choses doivent lui manquer. Parfois j’ai l’impression de lui infliger mon handicap au quotidien et de l’empêcher de vivre certaines choses. Alors qu’elle me dit non, c’est totalement faux, j’ai été avec des hommes qui n’arrivent pas à ta cheville. J’ai du mal à y croire, parfois, mais voilà, si elle me le dit… c’est que c’est vrai, autant y croire. »

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Agnès, atteinte d’une déficience motrice
« Etre ignoré d’autrui dans la relation amoureuse parce que l’image que renvoie notre corps n’est pas désirable, c’est aussi abandonner, méconnaître, la part de soi-même que cette relation aurait pu révéler si elle était advenue. A mes yeux, cette privation que je n’ai pu jusqu’à aujourd’hui combler est bien plus difficile à endurer que toutes les incapacités fonctionnelles liées à mon handicap »

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Maelenn, atteinte d’une déficience visuelle
« Comment j’imagine mon avenir ? Je me dis que ça ne va pas être facile, mais j’y crois. J’ai intégré une école d’ingénieur et il me reste deux ans d’études, dont un stage Erasmus de six mois à Barcelone. La maladie m’a changée, mais en bien. Je me sens plus forte et j’ai moins peur d’aller vers les autres. Plus tard, j’aimerais vraiment avoir des enfants. Je ne veux pas devoir renoncer à fonder une famille, alors si la recherche pouvait avancer, ce serait vraiment bien »