Un diagnostic, pour quoi ?

Quel sens, quels buts constructifs peut-on donner au diagnostic ?
Le diagnostic est avant toute chose une étape dans l’accompagnement du patient.

Au-delà de la souffrance et de l’inquiétude qu’il apporte, il permet de donner un nom à une maladie, à une déficience. Il offre généralement des repères et ouvre la voie à des perspectives nouvelles. Le diagnostic va permettre d’une part, aux parents et à l’enfant d’être actifs face au handicap et d’autre part, au professionnel de chercher les traitements et accompagnements adéquats.

En contrepartie, le diagnostic stigmatise souvent l’enfant dans sa déficience et ses handicaps. Il devient une étiquette intra et extra hospitalière, jusque dans le regard de ses parents et de ses proches. L’enfant n’est plus que ‘l’autiste’, ‘le trisomique’, etc. nié dans sa personnalité, diminué de ses autres facultés, comme une bouteille à moitié vide dont on oublierait tout le contenu bien réel, lequel peut pourtant s’avérer riche de potentialités et d’humanité.

Il est donc essentiel, lors de l’annonce et tout au long du processus d’accompagnement, non seulement de dégager le patient de l’écran créé par la focalisation sur sa déficience mais aussi de l’impliquer en tant qu’acteur de son devenir. L’annonce ne vise-t-elle pas à améliorer l’épanouissement et autant que possible, le confort de vie et l’autonomie du patient ?

Mme Claire Morelle, psychologue :

Le diagnostic peut aussi « sonner » la fin des illusions. Il permet de prendre la place de l’imaginaire construit en son absence. Ce point d’arrêt aux supputations peut apaiser, même si le diagnostic parait ou est dramatique. (23)


Mme Line Petit, psychologue :

On peut mettre pourquoi dans un seul mot : « Pourquoi ? », l’origine. On peut aussi détacher les deux mots : « pour quoi », « vers quoi ». Ça va nous permettre de les aider à évoluer du « pourquoi » causal vers le « pour quoi » du sens, vers quel sens ? Quel sens vais-je donner à cette histoire ? (24)