L’enfant doit-il être présent ?

Dans le cadre de l’annonce d’une déficience d’un enfant, la question de savoir si sa présence est requise, est souvent posée.

La probabilité d’une réaction très vive des parents au moment de l’annonce est un facteur à prendre en compte. Faut-il que l’enfant, même nourrisson, vive et ressente la détresse de ses parents ?

A contrario, son absence risque de « déshumaniser » l’annonce. L’enfant devient alors un « objet » dont on parle mais qui n’est plus considéré comme sujet, renforçant le risque bien réel de dépersonnalisation de l’enfant, de la réduction de son Etre à sa seule pathologie.
Sa présence est donc non seulement souhaitable mais en outre, le moment de l’annonce peut être l’occasion de l’humaniser en s’adressant directement à lui, même s’il est encore nourrisson.

Le pédiatre, tout en nous révélant le handicap, a su accepter ma colère, mon rejet. Il est resté auprès de nous, s’est adressé à l’enfant par son prénom, l’a pris dans ses bras. Puis, il est revenu et nous a montré ce que notre bébé était capable de faire. (34)


Dr Dan :

Dans le cas d’un nourrisson ou d’un enfant dans le coma, je n’annonce pas de mauvaises nouvelles en sa présence. Si dans les autres situations, je veille toujours à ce qu’il soit présent, je propose aussi de revoir les parents seuls dans un second temps, pour qu’ils puissent poser les questions qu’ils ne voudraient pas aborder devant lui. (35)