Les limites de la médecine
Vous êtes bien placé pour savoir que la médecine a des limites. Les séquelles liées à votre déficience et peut-être la douleur physique sont là pour vous le rappeler chaque jour.
Il existe de très nombreuses déficiences et maladies. Toute pathologie ne s’exprime pas de la même manière : symptômes différents, intensité différente, … Il faut donc parfois du temps pour trouver des professionnels de la santé à la fois compétents par rapport à votre situation et à l’écoute de vos questionnements.
Différents traitements ont peut-être été tentés sans réelle efficacité. Vous vous êtes peut-être tourné vers des « remèdes miracles ».
Ces échecs sont difficiles à vivre.
La médecine est en perpétuelle évolution.
Certains traitements ou certaines aides techniques sont abandonnés. D’autres, porteurs de grands espoirs, sont développés et pourront peut-être un jour améliorer votre situation.
Et puis, vous êtes aussi votre propre soignant, surtout lorsque vous parvenez à identifier ce qui vous fait du bien, et à vous mettre dans des situations où vous pouvez vivre pleinement vos compétences actuelles.
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Marie-Paule, victime d’un AVC
« La chirurgie, en ce qui me concerne, est encore impuissante car le cerveau – le mien en l’occurrence- n’est pas opérable sans risque. Or, la médecine a montré ses limites en ce domaine précis. Je me sens appartenir à cette grande famille de cobayes participant contre leur gré aux avancées de la science. Un cobaye respecté, soigné, certes, mais j’ai très vite compris que j’étais sur une terre vierge. Aux questions que je posais, les médecins de l’hôpital me renvoyaient des réponses évasives… Ils ne savaient pas. Seule à bord, il me fallait donc partir à la recherche de personnes agréables et compétentes, en kinésithérapie, en logopédie, trouvant une ‘utilité’ à travailler avec moi. »
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Lerena, atteinte d’autisme
« Ma mère m’a raconté qu’il m’arrivait de crier sans véritable raison apparente, toujours les mêmes syllabes, en boucle : « TA TA TA ». Encore et encore. Quand je n’étais pas simplement plongée dans le silence. À cette époque, on a attribué mon comportement au divorce douloureux de mes parents, mais je me demande aujourd’hui s’il ne s’agissait pas tout simplement des signes avant-coureurs de mon autisme… »